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Aristide obtient son précieux passeport diplomatique

Fabriqué et acheminé rapidement lundi au ministère de l’intérieur par le service d’immigration, il devait être remis à l’avocat américain de l’ancien Président, Ira Kurzban, venu le récupérer en mains propres à Port-au-Prince ; l’exilé d’Afrique du Sud, dont le retour a été annoncé dimanche par d’intenses rumeurs, sera-t-il bientôt en Haïti, se demande-t-on

Publié le lundi 7 février 2011

Le service d’immigration et d’émigration a émis lundi au nom de Jean-Bertrand Aristide un passeport diplomatique, le précieux sésame que réclamaient à tue-tête les partisans de l’ancien Président Lavalas exilé depuis sept ans en Afrique du sud, a appris Radio Kiskeya auprès du service.

D’une validité de cinq ans, le passeport arrivera à expiration le 6 février 2016.

Réservé aux officiels haïtiens, le document de voyage a été acheminé avec célérité pour les suites nécessaires au ministère de l’intérieur qui avait ordonné son impression.

Aucun responsable de Fanmi Lavalas, le parti d’Aristide, n’était en mesure de confirmer et de commenter cette décision de l’administration Préval qui du point de vue strictement administratif vient de lever tous les obstacles qui pourraient éventuellement empêcher le retour à Port-au-Prince de l’exilé.

L’avocat américain de M. Aristide, Ira Kurzban, était arrivé en Haïti ces derniers jours en vue de récupérer le passeport.

La semaine dernière, le ministre de l’intérieur, Paul Antoine Bien-Aimé, avait déclaré que le gouvernement était disposé à accorder son document de voyage à l’ex-chef d’Etat et démenti qu’une demande aurait été formulé en sa faveur.

La décision du pouvoir de lui délivrer un nouveau passeport diplomatique intervient au lendemain d’intenses rumeurs sur le retour de Jean-Bertrand Aristide qui avaient circulé pendant toute la journée de dimanche dans la capitale. Alertés, des journalistes et militants Lavalas s’étaient rendus en vain à l’aéroport international Toussaint Louverture où des casques bleus étaient déployés.

Il y a trois semaines, l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier était rentré au bercail peu avant le 25e anniversaire lundi de la chute de son régime fasciste, le 7 février 1986.

Jean-Bertrand Aristide avait récemment exprimé son souhait de revenir au plus vite dans son pays en révélant qu’il souffrait d’une grave maladie des yeux incompatible avec le froid sud-africain qui l’a forcé à subir six interventions chirurgicales au cours des six dernières années.

Renversé en 2004, l’ex-homme fort d’Haïti s’est toujours posé en victime d’un "kidnapping" politique alors qu’il avait démissionné face à un large front d’opposition pacifique, une insurrection armée et des pressions accrues des Etats-Unis et de la France.

D’aucuns s’interrogent sur le poids que pourrait représenter ce dernier facteur dans la fin ou non du long séjour de l’exilé à Pretoria. spp/Radio Kiskeya

Liliane Pierre-Paul éléments Aller à la galerie de Liliane Pierre-Paul