Excédés par les conditions infra-humaines qui leur sont imposées dans des campements de fortune, des dizaines de sinistrés ont manifesté jeudi à Port-au-Prince à l’occasion du septième mois du séisme destructeur du 12 janvier.
Rassemblés à l’initiative des comités des centres d’hébergement, les protestataires jetés par la catastrophe dans les rues et sur les places publiques de la capitale, de Pétion-Ville (est) et de Delmas (nord) ont exprimé devant le Palais National leur refus de continuer à dormir avec leurs familles sous des tentes de plus en plus sales et invivables.
"Nous voulons des logements décents, conformes à notre dignité d’êtres humains", ont martelé hommes et femmes qui se sont plaints de l’inpassibilité des autorités vis-à -vis de leurs problèmes d’alimentation, d’hygiène et de sécurité.
Sans basculer pour l’instant dans l’opposition politique, ils ont clairement exprimé leur insatisfaction face à la gestion jugée désastreuse de la situation post-séisme par l’administration Préval.
Le mouvement de protestation des réfugiés a bénéficié du soutien des organisations sociales Batay Ouvriye et Mouvman Demokratik Popilè (MODEP), de Tèt Kole òganizasyon Popilè yo, une entité politique engagée dans une lutte sans merci contre le chef de l’Etat, et de la Plateforme des organisations des droits humains (POHDH).
Aucun incident n’a été signalé lors de cette manifestation qui s’est déroulée sous l’Å“il vigilant de la Police Nationale.
Selon les statistiques disponibles, malgré la mobilisation de la communauté internationale et une aide massive à la reconstruction sans cesse annoncée, environ 1,5 million de sinistrés sont encore sous les tentes sept mois après le tremblement de terre qui a aussi fait 300.000 morts et 300.000 blessés. spp/Radio Kiskeya